Sahel poésie

vendredi 15 octobre 2021


Femme champêtre, femme rurale,
Ensorcelante beauté noire,
O! Femme des rudes besognes,
Déesse de la savane herveuse
Et de la forêt dense,
Génie des Grands fleuves,
Des riantes rivières,
Maitresse de mortiers ventrus,
Des pilons broyant sans pitié
La peau, chaire de tes mains douces
Jadis si fraîches lorsqu'elles caressaient 
Mon visage d'enfant fasciné.



Femme champêtre, femme courageuse,
Faite de patience et de volonté,
O! Femme résistante privée de liberté,
Je ne veux pas te voir souffri;
Depose ton lourd fagot de bois mort
Qui arrache tes longs cheveux
Déloge de tes pieds nus guêtrés de poussière 
Ces épines maléfiques,
Bois du «HARI-KOUAREY» pour étancher ta soif,
L'ombre glacée de ta case te réclame,
Ce soleil de feu a terni ta couleur noire d'ébène.

Pure créature! Femme simple de ma vie,
Pour toi pas de perruque ni de fard,
Ton pagne noir te satisfait.
Femme champêtre, femme rurale,
Que Dieu te benisse!

Auteur : Boubé Zoumé
In (Les souffles du coeur)
Edition Clé, 1977

lundi 11 octobre 2021

Mort du boeuf



Bœuf est mort hier,
Grand bœuf est mort hiers,
Grand bœuf blanc est mort hier.
C'est avec la fibre
De l'arbre
Que le nègre ce grand blessé de l'histoire
Attache la viande
Du bœuf blanc,
Du grand boeuf blanc,
Rouge, très rouge est sa viande
Qui ne diffère guère de la viande
Du bœuf noir.
Du grand bœuf noir,
Du gros bœuf noir
Dont le sang est aussi rouge,
Qui, rouge, rouge vermeil et non noir
Comme les profondeurs de la nuit, comme le Nègre.
C'est vrai, je ne rêve pas noir
Car si tu veux partir, pars,
Et si tu ne pars pas
Cela n'arrive qu'aux vivants.
N'est-ce pas, que la race d'un chien
Est le frère de tous les chiens du monde?
Voilà notre message d'hommes exploités,
D'homme avides de liberté et de dignité.
De Langstone HUGES à Aimé CÉSAIRE,
Et Léon DAMAS,
De Léopold SEDAR SENGHOR à BOUBOU HAMA et Hampaté Bâ,
De Birago DIOP à Ousmane SOCE, et Bernard DADIE,
De l'université de tous les poètes. NOIRS,
De tous les poètes africains que je n'ai pu nommer,
Sache bœuf blanc, grand bœuf blanc
Que les mots ne peuvent se contenir entièrement
Dans la bouche de l'homme.
O Mère Afrique!
Que de prophètes,
Que de terribles combattants
Du verbe et de l'action
As-tu engendré devant l'histoire, la vérité, la légitimité,
Et devant la postérité!



Auteur: BOUBOU IDRISSA MAÏGA
IN ( Tam-Tam  SOGNANKE)


mardi 27 juillet 2021

Maman j'ai peur

  Maman j'ai peur

         





 -A mon réveil ce  matin
Tout était bon.
Tout était beau.
J'ai humé l'odeur de l'air et il était pur.
J'ai contemplé la couleur des feuilles elles étaient vertes.
J'ai planté mes pieds dans la terre
Elle était fertile.

À midi j'ai réfléchi
À la vie , à la mort et à la vie après la mort
Tout me semblait logique.

J'ai réfléchi
au passé , au présent et à l'avenir.
J'ai compris qu'à chacun des peuples était destiné un rôle à jouer

Maman j'ai encore creusé pour comprendre toujours d'avantage
Toujours plus , toujours plus...

     Mais ce soir j'ai peur maman
D'avoir compris que j'ai plus de questions que de reponses
Que je suis tout et en même temps rien.

J'ai compris que  rien ne sera plus jamais comme avant.
Et que  cet axiome marque la transition d'une générations à une autre,   l'aube de divers changements.

     Maman protège-moi,
J'ai peur du Noir:
Le jour où je m'allongerais
Et fermerais les yeux pour un repos éternel.
  Le jours où le vent et le temps auront balayé des pages jusqu'aux  traces de notre existence.

- Félicitations mon fils te voilà à présent un homme!
  À présent marche dans les pas des anciens et des  vivants qui ont Peur.
   Porte comme nous tous le fardeau de l'existence humaine!




   Poème de: A.R Moubarak

  In ( le mal de vivre)




lundi 12 juillet 2021

Solitude

Chaque nuit
Pour sortir des ténèbres
angoissantes
Et d'amitié décevantes
Nous bousculons de nos rêves
Pour dormir
Ne serait-ce
Qu'un quart d'heure
Combien de tristes matins
Et de soir froids
Nous marchons
Dans les rues de niamey
Sans destination précise
Sans un rire
Convivial
Sans une main
Secourable
Sans amour
Sans amitié
Par dessus
Des matins de stress
Des soirs de tristesse
De stress
De tristesse. Poèmes de: Boureima Gazibo
In (la pagaie )

jeudi 22 avril 2021

Les anciens se rappellent

 


             Les anciens se rappellent de nos barbaries anciennes... 

Les petits chants des mères au marigot ou au bord  des puits. 
    Chants sauvages des champs anciens. 
    Chants  moraux sur les comportements sociaux. 
     Chants de séduction ou chants des exploits guerriers.
     Ah les anciens  se rappellent de nos sauvageries anciennes... 
Superstition, mysticisme et magies noires autour d'une case ou d'un village qui donnent naissance à un royaume ou à un empire. 
    ces cases de l'autre temps, faîtes des chaumes, de pailles et de bois. Si rudimentaires, si belles et si naturelles. Dans ces cases nous étions Noirs, africains et fiers. 
         Rappelez-vous  oh  Anciens étiquetés, sauvages et autochtones. 
L'ancienne Afrique, l'ancien monde
 L'ancien chez-nous libre et formé des castes. 
 L'ancien peuple voisin des genies.
      Ah les hommes étaient des vrais car initiés, braves et honnêtes. 
 Et les  femmes étaient des vraies tigresses, fières et belles comme cette lune au zénith du ciel et de sa croissance. 
         Oui les anciens se rappellent encore de l'ancienne race dite '' Barbare'' non corrompue ni par le sang ni par les idées. 
        C'était l'époque des rois, des sages et des devins. 
Anciens, raconter-nous le vieux monde anvant que le temps tourne la page ! 


              Poèmes de A.R
           In ( inconnue).
     

mercredi 7 avril 2021

  


Quelle est donc cette jeunesse qui

Obnubilée par le changement 

S'évertue à traquer le conformisme 

En chantant la piété hors des temples

Cependant qu'elle acclame, clame et réclame

A cor et à cri 

Des stades aux arènes

Le sang et la haine...? 


Écoute trafiquant d'âme ! 

Arrête de faire de l'innocence 

L'asile de la demence.

...


 Poème de Dogo mayaki

In (le demain des humains

samedi 13 mars 2021

IL CONTRE ELLE


 


 

Au sortir de l’orée de mes vingt-cinq ans,

J’ai épousé une ‘’Nature’’

Je m’attachais plus au genre qu’à la beauté physique,

Parce qu’une figure ne peut-être vilaine

Si l’âme est vraiment belle.

L’aube était fraiche, et la fraîcheur montait

Aux yeux de ma ‘’Nature’’ pour les premières années.

Tout était amour, mélodie, extase des nuits noires d’Afrique,

Les portes silencieuses de la plénitude

Etaient grandes ouvertes à tous les bons vents

Puis, naissance des enfants, morts des parents disait Hegel

Et cela pour la promesse de l’espèce contre l’individu.

Soudain une tuile tomba avec force et fracas,

Le genre humain est 9,

Des caractères s’affrontent aveuglement,

Et je choisis de nicher cette histoire

Au cœur d’une agonie,

Avec une buée de surcroit sur l’âme

Où se perdit la sagesse de mes reflets

D’homme pourtant en principe équilibré,

Puis ce fut un rire malade d’un homme dupé

Dans le plus profond de son âme.

O esprit déchiré, crépuscule détrempé,

Aube blafarde, lune morte, silence craquelé,

O monstre à gueule de flammes chaudes

O ‘’NATURE’’, je me suis trompé,

Oui, terriblement trompé,

J’ai confondu,

Complètement confondu,

Horriblement confondu

Vitesse, vertige, précipitation,

Et à présent, l’amertume

Vibre rageusement dans mon cœur,

Dans mon sourire, dans tout mon être.

O extravagance des femmes !

O mère des charmes et des douleurs,

Tout à tour changeante

Caressantes ; captivante,

Emouvante, embrassante,

Rayonnante,

Enfin fascinante.

O qu’il y a tout un monde de significations

Qui n’existent que par les femmes.

 

Poème de : BOUBOU IDRISSA MAIGA Fils de l’éminent Boubou Hamma ,

Entrait de L’œuvre TAM-TAM SOGNANKE

 

dimanche 7 février 2021

TOMBEAU NOIR , TON BEAU NOIR

 

 

Hommage à l'illustre Ide Adamou

Tombeau noir, Ton beau Noir

 

Né au tombeau.

Vient et meurt.

Cris au noir.

Cris des Noirs.

Cris dans le noir.

A l’EST leurre de lumières,

Quand l’OUEST en est aveugle.

Le NORD dort

Quant au SUD règne d’authentiques ténèbres.

Nul ne choisit son tombeau !

Né au tombeau.

Né au berceau.

Un soleil, une lune et la lumière.

Aussitôt étouffée par

Des peaux, des cœurs et des cerveaux noirs.

Nés aux tombeaux…

Sortez ou demeurez éternellement.