Sahel poésie

dimanche 10 mai 2020

Le rêve d'une fleure




Le matin du ciel m'a fleuri.
Tel un mirage , reflet d'or argenté,
Au bord d'un lac paisible.

Une fleure de lys m'a souris de plus belle.
Beauté au coin des mes cils,
Musiques des lyres, rayons du zèle.

Beauté délicate au soin de l'Éternel.
Beauté si lisse au caresse de la rosée matinale.

Beauté délice, délicate au contour de ficelles.

oh  ma prunelle accepte mes  larmes 

comme mon humble  sacrifice finale.

In (Non classé)

mardi 5 mai 2020

J’ai rencontré l’amour

J’ai rencontré l’amour.
Ni top tôt, ni trop tard.
Dans ce sentiment bizarre,
Aussi vieux que le mot  inventé pour le designer
J’ai rencontré l’amour.
Tôt le matin en allant vers les champs des fleurs.
Dans le parfum des roses trémières
Et dans la douceur des la rosée.

J’ai rencontré l’amour.
Au  détour d’une ruelle,
Dans la béatitude d’un sourire,
Célébrant la vie.
J’ai rencontré l’amour.
Plus d’une fois, ça et là.
Dans des endroits inattendus,
Tout comme dans les guets-apens que je lui ai tendus.

J’ai rencontré l’amour
Dans les tréfonds de ma chaire,
Au creux des désires électriques
Qui glissent sur mes lèvres
Et vibrent à fleur de ma peau.

J’ai rencontré l’amour
Quand hors de toute passion
J’ai accepté de l’idéaliser.
J’ai rencontré l’amour.
Dans les  partages sans intérêts précis
Et dans les blessures qu’il m ‘a infligé.

J’ai rencontré l’amour.
Dans les excuses faites  ou acceptées.
Mais aussi dans les pardons des trahisons
Car le cœur à aussi ses maladies.
J’ai rencontré l’amour,
Ah Dieu merci  j’ai rencontré la vie.

Par A.R.Moubarak
In ( le mal de vivre)



samedi 2 mai 2020

. Ghaïsha

Tableau peinture d'une reine touareg



 Poèmes de Kourman agg-elselisu
traduit du tamacheq au français par:
 Moussa Albarka et dominique Casajus.


 Ghaïsha, voici l’heure où la torpeur du jour
Gagne les campements… 
Et j’entonne mon chant.
 L’amble de mon chameau me donne la cadence.
 J’ai traversé le bois, mon âme était paisible.
 À la nuit j’ai atteint Adalak endormi ;

Tous les jeunes galants étaient rentrés chez eux.
 J’ai approché sans bruit de celle qu’ils chérissent ;
 Mon chameau a fait halte en gardant le silence
Il sait qu’en blatérant il me compromettrait.
 J’ai frôlé de ma main une épaule endormie ;
Se sentant effleurée, elle s’est repliée
Sous sa tunique, en se couvrant jusqu’à ses pieds.
 « Ami, m’a t-elle dit, j’ai attendu en vain
 À l’heure où les galants devisaient avec feu ;
 Tous se pressaient ici ; même les jeunes serfs
Riant sans retenue, étaient de l’assemblée.
 Mais toi, pendant ce temps, tu as laissé la nuit
S’assombrir doucement :
 la lune et les étoiles
Glissaient vers le couchant et les vieillards dormaient.
Qu’ai-je à faire, ai-je dit, de ces vains bavardages ?
Que peut en espérer celui qui s’y consacre ?
Je m’en vais, malgré moi, aviver ta souffrance :
Je te prie d’enfourcher ton chameau bien dressé ;
Mais sache cependant, je le dis devant Dieu,
 Que je n’aime que toi et ceux qui te sont proches.
 Les galants, ce tantôt, se montraient tous anxieux
 De médire sur toi – aucun ne s’en privait.
 On croyait des lions avides de ta chair ;
 Voyant le sang perler, ils perdaient tout scrupule ;
Leurs propos t’accablaient, rivalisant de haine.
Je peux imaginer leur perfide babil,
 Mais laisse-les parler, ils sont tous méprisables,
Où donc est le bâton dont ils me frapperaient ?
 Dès qu’ils m’apercevront, ils fuiront aussitôt.
[Écoute-moi plutôt,] je ne t’oublierai pas
Avant que vienne l’heure où, au fond du tombeau,
Sept ans après ma mort,
ma chair sera dissoute
Et mes os en poussière. »

 Ah ! je sais maintenant
 Que rien n’a plus de prix qu’un méhari fidèle,
 Dont la bosse est dressée et les flancs sont tendus,
Pareils à une natte à la trame serrée,
Sur lequel est sanglée une selle à sa taille,
 Qui sait hâter le pas, dès qu’il te voit lever
La racine d’absegh qui te sert de cravache.
 Alors, tu vas ta route, aimant celle qui t’aime,
 Le pas de ton chameau troublant seul le silence.

In (Moussa Albaka, Dominique Casajus. Trois poèmes touaregs de la région d’Agadez. Awal (Cahiers
d’études berbères), Éd. de la Maison des sciences de l’homme, 1988, pp.145-163. ￿halshs-01070999￿
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