Sahel poésie

jeudi 18 juin 2020

L'ascension


Bienheureux est son visage éclos à la blême clarté,
Et par-delà l'horizon où s'élève la grâce de toute sa beauté.

Je crains pour mon cœur qui se presse !
De cueillir en ces bras l'anémone de l'ivresse.
Un collier de perles enjolive sa large encolure,
Que resplendit à jamais la majesté de sa chevelure.

Et ses yeux tiraillés comme une délicate fleur de lys,
Berce de larmes sa frêle peau digne d'un bassin d'iris.
Par la grimpée des montagnes et des plaines !
Qui fait revivre les murmures des haleines.

Au sommet couchée comme sur un divan à son aise ;
Tant de martyrs se sont risqués à gravir sa falaise.

Poème de Baye Zennou Almoustapha

 In (Ballet de fleurs) 

jeudi 11 juin 2020


Brille pléiade
Je suis le paillard
Qui au cri de la guerre
Tire la longe
de la mémoire nomade
Pour toi je ramène aux tentes
L'archet embrasé du souffle
Vapeur de paroles brûlantes
Javelots tifinagh
Cambrés par le feu
Rouge et sanglots jetés
Sur le linceul
Du désert
Poème de Hamad
( poète touareg de l'Aïr )
 In ( Chants de la soif et de l'égarement , Edi-sud, Aix-en-Provence,1987)

samedi 6 juin 2020

Hommage à Thomas Sankara



Comment dire cette chose
Si mourir devient
Mourir seulement
Vivre ne sera
Plus que vivre.
Une mort s’est mêlée
De crier
Voici l’entêtement
Naïf d’un sang surcousu
Comment accuser
La loi pour meurtre
Cette mort qui déprotège
Les vivants
Voici Napoléon bis
N’ayez pas peur
Nous aurons un jour
Dieu pour prothèse
Sankara est mort
Qui peut tuer la fulgurance
Mes pauvres bêtes
Vous vous êtes trompés
D’assassinat
La mort vous en voudra
De la prendre
Pour une conne.
Par Sony Labou Tansi 
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