Sahel poésie

lundi 6 juillet 2020


"Tu l'as vu aussi au désert :
L'être, ton Être , te soutenait comme un homme soutien son fils,
tout au long de la route que vous avez suivie jusqu'ici".

Même nos sourds
savent écouter
le chagrin du faon
Sevré des mamelles de sa mère

Et même nos bègues
Quand ils le désir
Savent chanter
Le gémissement de la colombe
À laquelle vénus
À ravi son amour

Et nous savons tresser les épines du jujubier
Sur les rameaux de l'olivier
Et les confier à la huppe
Pour une reine de sabbat
Ou un Salomon
Souverain du vent et des génies

C'est ne pas pour conquérir leur protection
Mais pour en faire des pairs
De nos grimaces.

Poème de HAWAD
In (Chants de la soif et de l'égarement Edisud, Paris, 1985 )




lundi 29 juin 2020

Sahel ô mon pays !




Sahel ô mon pays !    
As-tu vu mon pays
Que l'on montre du doigt
As-tu vu mon Sahel nu
 Qui grelotte de froid 
 As-tu vu le soleil coincé
Dans la veine des plantes
 Et le gao excédé
 Atteint de calvitie précoce
 Qui penche sa tète
 Comme pour nous prendre à témoin
As-tu vu tout cela
As-tu vu mon Sahel
Qui inspire le dégoût
Ma vache aujourd'hui
 Se restaure de sa bouse
As-tu vu mon Sahel
As-tu vu mon pays
Où les chères s'ennuient
Sous les arbres désolés
 Vois, vois la terre vaincue
Qui t'offre ses fissures
Comme pour un contact ultime
As-tu vu mon Sahel où
 Les charpentes effondrées
Blanchissent au soleil
 En attendant les comptes statistiques
 Vois, vois mon Sahel nu
Qui grelotte de froid
Regarde et dis-moi
Combien y a-t-il de ventres gonflés de prière
Combien y a-t-il de charpentes effondrées patatras
Combien de vaches recroquevillées Combien de plantes qui s'étiolent
Sur la terre écaillée    
Ô Sahel, mon pays blessé
 Comme une femme révoltée
 Tu étales ta nudité
 Suprême défi
A l'humanité
 

Poème de IDE Adamou
InCri inachevé

jeudi 18 juin 2020

L'ascension


Bienheureux est son visage éclos à la blême clarté,
Et par-delà l'horizon où s'élève la grâce de toute sa beauté.

Je crains pour mon cœur qui se presse !
De cueillir en ces bras l'anémone de l'ivresse.
Un collier de perles enjolive sa large encolure,
Que resplendit à jamais la majesté de sa chevelure.

Et ses yeux tiraillés comme une délicate fleur de lys,
Berce de larmes sa frêle peau digne d'un bassin d'iris.
Par la grimpée des montagnes et des plaines !
Qui fait revivre les murmures des haleines.

Au sommet couchée comme sur un divan à son aise ;
Tant de martyrs se sont risqués à gravir sa falaise.

Poème de Baye Zennou Almoustapha

 In (Ballet de fleurs)