Sahel poésie

lundi 29 juin 2020

Sahel ô mon pays !




Sahel ô mon pays !    
As-tu vu mon pays
Que l'on montre du doigt
As-tu vu mon Sahel nu
 Qui grelotte de froid 
 As-tu vu le soleil coincé
Dans la veine des plantes
 Et le gao excédé
 Atteint de calvitie précoce
 Qui penche sa tète
 Comme pour nous prendre à témoin
As-tu vu tout cela
As-tu vu mon Sahel
Qui inspire le dégoût
Ma vache aujourd'hui
 Se restaure de sa bouse
As-tu vu mon Sahel
As-tu vu mon pays
Où les chères s'ennuient
Sous les arbres désolés
 Vois, vois la terre vaincue
Qui t'offre ses fissures
Comme pour un contact ultime
As-tu vu mon Sahel où
 Les charpentes effondrées
Blanchissent au soleil
 En attendant les comptes statistiques
 Vois, vois mon Sahel nu
Qui grelotte de froid
Regarde et dis-moi
Combien y a-t-il de ventres gonflés de prière
Combien y a-t-il de charpentes effondrées patatras
Combien de vaches recroquevillées Combien de plantes qui s'étiolent
Sur la terre écaillée    
Ô Sahel, mon pays blessé
 Comme une femme révoltée
 Tu étales ta nudité
 Suprême défi
A l'humanité
 

Poème de IDE Adamou
InCri inachevé

jeudi 18 juin 2020

L'ascension


Bienheureux est son visage éclos à la blême clarté,
Et par-delà l'horizon où s'élève la grâce de toute sa beauté.

Je crains pour mon cœur qui se presse !
De cueillir en ces bras l'anémone de l'ivresse.
Un collier de perles enjolive sa large encolure,
Que resplendit à jamais la majesté de sa chevelure.

Et ses yeux tiraillés comme une délicate fleur de lys,
Berce de larmes sa frêle peau digne d'un bassin d'iris.
Par la grimpée des montagnes et des plaines !
Qui fait revivre les murmures des haleines.

Au sommet couchée comme sur un divan à son aise ;
Tant de martyrs se sont risqués à gravir sa falaise.

Poème de Baye Zennou Almoustapha

 In (Ballet de fleurs) 

jeudi 11 juin 2020


Brille pléiade
Je suis le paillard
Qui au cri de la guerre
Tire la longe
de la mémoire nomade
Pour toi je ramène aux tentes
L'archet embrasé du souffle
Vapeur de paroles brûlantes
Javelots tifinagh
Cambrés par le feu
Rouge et sanglots jetés
Sur le linceul
Du désert
Poème de Hamad
( poète touareg de l'Aïr )
 In ( Chants de la soif et de l'égarement , Edi-sud, Aix-en-Provence,1987)

samedi 6 juin 2020

Hommage à Thomas Sankara



Comment dire cette chose
Si mourir devient
Mourir seulement
Vivre ne sera
Plus que vivre.
Une mort s’est mêlée
De crier
Voici l’entêtement
Naïf d’un sang surcousu
Comment accuser
La loi pour meurtre
Cette mort qui déprotège
Les vivants
Voici Napoléon bis
N’ayez pas peur
Nous aurons un jour
Dieu pour prothèse
Sankara est mort
Qui peut tuer la fulgurance
Mes pauvres bêtes
Vous vous êtes trompés
D’assassinat
La mort vous en voudra
De la prendre
Pour une conne.
Par Sony Labou Tansi 
In ( non classé )

lundi 1 juin 2020

Les leçons du Covid



A cet  âge de la couronne d’ozone  en feu,
C’est bien  le  fameux Coronna
Qui sonne le glas
Les hommes, tels des virus microscopiques
Habitants orgueilleux d’une boule de neige
Sont  à juste titre têtues.

‘’Sourds, muets et aveugles ‘’.
Pourtant ils crient à tue-tête ,
Ils crient jusqu’au ciel : Nous sommes dieu.
Ivres de leurs puissances
Et savourant inlassablement le doux son des échos,
Ces mirages d’un peu de sciences
Et utopie du contrôle.
« L’homme a dompté la nature », se répètent- ils sans cesse

Mais l’an deux mille dix neuf
Finissait avec des dits neufs
Et nous voilà tous à jouer la comédie
De ‘’ tous unis ’’ dans la maladie.
Qu’importe la couleur ou la race ,
Qu’importe les frontières ou les croyances.
La boule de neige se contamine, comme un œuf.

Et puis nous voilà tous à écouter, sur toutes les ondes, les sons des échos vides
Ces échos de la  maladie et  de la mort  qui évide.
Ces échos de «  Restez chez vous », dehors il y-a la Covid
Et à  contempler une bataille,  à peine commencée, gagnée par des chaos vide
O hommes apprenez donc de la leçon du Covid.
Il dit : ne me mépriser point cher hôte
Car ne voyez-vous pas nos ressemblances ?
Réchauffement climatique ; asphyxie de la planète : c’est vous !
 Réchauffement du corps ; asphyxie des poumons : c’est moi !
Voyons les dieux odieux de carrière,
 Qu’avez-vous donc à porter des muselières ?

La raison est bien une  barrière
Et la mort la seule  bannière
Universelle, reconnaissable sur  toutes les  frontières.
De la leçon du Covid
Résonne le son des échos vides
Silence des villes et des rues morbides
Procrastination des projets, même les plus torrides
Confinement général et une peur bleue dans tous les bides
A la recherche d’une victoire lâche
Dans un combat de cache-cache.
O maitre de l’équilibre rajuste nous la tâche
Car Si  «  la nature à horreur du vide » et des lâches,
Elle à aussi horreur de l’excès qui fâchent.

Par: Moubarak.A.R
In ( non classé )