Sahel poésie

samedi 16 mai 2020

Tandis qu’ils dorment tous, je dis mon chant d’amour.


                                                                                                          Poèmes de Kourman agg-elselisu
traduit du tamacheq au français par:
 Moussa Albarka et dominique Casajus.


Tandis qu’ils dorment tous, je dis mon chant d’amour.
Des pensées en grand nombre à l’envi me poursuivent,
Soufflées par le démon ténébreux dont tourmentent
Mon âme à l’agonie les murmures fétides ;
Je le vois qui frémit, s’avançant devant moi.
Il est aussi cruel qu’une hyène à collier
Ou que le sanglier se vautrant dans la fange,
La hure hérissée et dardant ses défenses,
Lorsqu’il me dit tout bas : « Je sais pour cette nuit
Quels tendres entretiens nous donnerait l’amie
Dont la bouche mignonne [en s’entrouvrant découvre,]
Des dents que leur blancheur rend pour toi plus précieuses
Que les brins ajourés d’un tissu de coton. »
J’enlace [dans mon rêve] un cou que lui envie
La gazelle paissant sur les terres herbeuses.

Huilés et torsadés, ses cheveux sont pareils
À la corde tressée dans la laine des chèvres.
Sa peau luit comme un champ sur la haute colline,
Quand les nuées gonflées déversent à l’aplomb,
Au milieu des éclairs, une pluie ruisselante,
Dont s’abreuve et se lave une steppe assoiffée.
Ah ! j’aime son visage, entre joues et sourcils.
Ah ! elle m’a frappé d’un dard empoisonné,
Me laissant à mon mal et aux plaies qui me rongent.
Est-ce un aigle qui plane au-dessus de ma tête
Escorté de corbeaux croassants et avides ?
Attendant la curée, les voici qui se posent.
Comme un fauve affamé, l’aigle d’abord s’avance ;

 Dans mon sang il se baigne et son bec est dressé,
De ses serres il ouvre une plaie douloureuse
Tandis qu’entre mes flancs mes entrailles s’épanchent.
Comme si ce démon avait entendu l’aigle
Il le frappe soudain d’une épée à sa taille.
La vision se dissipe en un froissement d’ailes.
J’approche mon chameau et je saisis sa selle,
Puis en serre la sangle adaptée à son flanc,
Prêt à le cravacher d’un rameau de gommier.





In (Moussa Albaka, Dominique Casajus. Trois poèmes touaregs de la région d’Agadez. Awal (Cahiers
d’études berbères), Éd. de la Maison des sciences de l’homme, 1988, pp.145-163. ￿halshs-01070999
)

dimanche 10 mai 2020

Le rêve d'une fleure




Le matin du ciel m'a fleuri.
Tel un mirage , reflet d'or argenté,
Au bord d'un lac paisible.

Une fleure de lys m'a souris de plus belle.
Beauté au coin des mes cils,
Musiques des lyres, rayons du zèle.

Beauté délicate au soin de l'Éternel.
Beauté si lisse au caresse de la rosée matinale.

Beauté délice, délicate au contour de ficelles.

oh  ma prunelle accepte mes  larmes 

comme mon humble  sacrifice finale.

In (Non classé)

mardi 5 mai 2020

J’ai rencontré l’amour

J’ai rencontré l’amour.
Ni top tôt, ni trop tard.
Dans ce sentiment bizarre,
Aussi vieux que le mot  inventé pour le designer
J’ai rencontré l’amour.
Tôt le matin en allant vers les champs des fleurs.
Dans le parfum des roses trémières
Et dans la douceur des la rosée.

J’ai rencontré l’amour.
Au  détour d’une ruelle,
Dans la béatitude d’un sourire,
Célébrant la vie.
J’ai rencontré l’amour.
Plus d’une fois, ça et là.
Dans des endroits inattendus,
Tout comme dans les guets-apens que je lui ai tendus.

J’ai rencontré l’amour
Dans les tréfonds de ma chaire,
Au creux des désires électriques
Qui glissent sur mes lèvres
Et vibrent à fleur de ma peau.

J’ai rencontré l’amour
Quand hors de toute passion
J’ai accepté de l’idéaliser.
J’ai rencontré l’amour.
Dans les  partages sans intérêts précis
Et dans les blessures qu’il m ‘a infligé.

J’ai rencontré l’amour.
Dans les excuses faites  ou acceptées.
Mais aussi dans les pardons des trahisons
Car le cœur à aussi ses maladies.
J’ai rencontré l’amour,
Ah Dieu merci  j’ai rencontré la vie.

Par A.R.Moubarak
In ( le mal de vivre)